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Des nouvelles de Mars

La sonde TGO : tous les voyants au beau fixe

sonde TGO mars

Pendant que son atterrisseur effectuait sa descente, la sonde a allumé ses moteurs afin d’amorcer un freinage et de permettre à TGO de se faire capturer par la gravité de Mars afin de s’y placer en orbite. La poussée de son moteur principal a duré 139 minutes entre 15h05 et 17h24 (heure de Paris). Un freinage puissant puisque la vitesse de TGO s’est réduite de 1,5 km par seconde durant cette période. La sonde TGO semble parfaitement opérationnelle et devrait pouvoir commencer prochainement à fournir de premières données scientifiques. L’orbite sur laquelle elle se trouve n’est toutefois pas son orbite définitive. Les équipes de l’ESA vont par la suite ajuster précisément les paramètres orbitaux durant l’année à venir jusqu’à atteindre une orbite presque circulaire à 400 km d’altitude, et inclinée à 74° en novembre 2017. Ces opérations auront lieu soit via des poussées des moteurs, soit en utilisant la technique de « l’aérofreinage » au contact de la fine atmosphère martienne. La mission TGO poursuivra par la suite ses investigations autour de la planète Rouge jusqu’en 2022 au moins. TGO est pourvu de capteurs qui lui permettront de débusquer les gaz les plus rares qui composent l’atmosphère de Mars, et d’en dresser une cartographie dynamique (car les gaz se déplacent ou se modifient sous l’effet de réactions physico-chimiques induites, entre autres par le rayonnement solaire). L’objectif est en effet aussi de mieux comprendre les mouvements de l’atmosphère martienne au fil des saisons. Les équipes de l’ESA espèrent aussi voir émerger des zones qui génèrent ces gaz rares, et celles où ils sont absorbés. Seront ainsi traqués des substances chimiques telles que la vapeur d’eau, le dioxyde et le monoxyde d’azote, l’hydrogène sulfuré, mais aussi et surtout le méthane. Une molécule dont la présence très fugace à la surface de Mars intrigue les spécialistes, notamment parce qu’elle peut avoir une double origine : chimique ou… biologique.

ExoMars : le crash de Schiaparelli en haute définition grâce à la caméra HiRISE

crash mars

La caméra HiRISE équipe la sonde MRO de la NASA, en orbite autour de Mars. Elle apporte une nouvelle pièce au dossier « Schiaparelli ». On se souvient que l’atterrisseur de la mission ExoMars (de l’Agence spatiale européenne, l’ESA) avait été largué par la sonde TGO vers la planète Rouge le 19 octobre 2016. Mais au lieu de se poser, l’engin s’y est écrasé. Ce qui n’avait été qu’une hypothèse pendant 48H était confirmée par une première image prise par la sonde MRO : un cliché daté du 20 octobre et dévoilant le trou de l’impact, comme la toile du parachute. Et un autre instrument de MRO, la caméra HiRISE, a produit cette seconde image de la région martienne où s’est écrasé Schiaparelli. L’instrument de prise de vue de haute définition donne de nouvelles informations sur la catastrophe spatiale. Si l’on retrouve le cratère de l’impact (le carré le plus à gauche, avec le zoom associé) et le parachute, qui apparaît blanc, en bas de l’image, la photo révèle un troisième « objet », en haut et à droite. Selon les ingénieurs de la NASA, il s’agirait des restes du bouclier thermique de Schiaparelli, que l’atterrisseur a largué pendant sa chute vers la planète Rouge. Demeure une question : pour quelle raison Schiaparelli a-t-il raté son atterrissage ? Un récent article publié par la revue scientifique Science évoque la piste d’un problème de logiciels, lesquels auraient mal estimé l’altitude de l’atterrisseur, et déclenché à mauvais escient parachute et rétrofusées, destinés à freiner la chute de l’engin. Une hypothèse que n’a pas encore confirmée, à ce jour, l’Agence spatiale européenne.

Source : science & avenir

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